Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Soleil levant
Demain il y a 146 ans, c’était le 15 avril 1874, se tenait la première exposition des impressionnistes ; l’impressionnisme, une tendance nouvelle qui consistait à rendre l’impression visuelle ressentie par l’artiste sans se préoccuper des règles académiques officielles, à peindre ainsi le monde du réel, celui de la beauté de la nature, une quête sans fin de lumière… Ce qualificatif, qui allait rester au groupe pour la postérité, faisait plus particulièrement référence au tableau de Claude Monet présenté à l’exposition et intitulé, « Impression soleil levant ».
Soleil levant, lumière, n’y a-t-il pas là comme un parfum de Pâques que nous venons tout juste de fêter ! Et pourtant, la semaine dernière flottait une odeur de mort, une tristesse que rien ni personne ne semblait pouvoir arrêter, envahissaient le temps et l’espace « …brutalisé, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche…il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort… » (Isaïe 53).
Et puis voilà qu’après le silence du samedi, pesant, triste, interrogatif, la lumière pascale fait brusquement son apparition, bouleversant la compréhension des hommes de l’époque, bouleversant aussi la nôtre aujourd’hui ! Qui n’a pas un jour été saisi par cette lumière du matin, si pure, si douce, si attirante…un réveil après la nuit…une résurrection !
Que serait notre foi sans La Résurrection ? Tout a changé pour nous ce jour-là ! Nous voici, par ce tombeau ouvert, convaincus de cette vie éternelle à laquelle nous sommes tous appelés. Un dessein voulu par Dieu d’appeler l’homme à la divinisation, « Vous êtes des dieux » clame le psaume 82 ! Y a-t-il parole plus enthousiasmante pour notre avenir !
Laissons-nous saisir par ce soleil levant de Pâques et c’est alors que nous verrons que « La lumière de Jésus brille, comme dans un miroir, sur le visage des chrétiens, se répand pour arriver jusqu’à nous, afin que nous puissions, nous aussi, participer à cette vision et réfléchir sur les autres cette lumière, comme dans la liturgie de Pâques la lumière du cierge allume beaucoup d’autres cierges » (Encyclique La lumière de la foi, Pape François, n°37)
Forts de cette Résurrection, avançons désormais vers le Seigneur avec confiance, il nous attend avec un amour indicible : « Le soleil ne se lève que pour celui qui va à sa rencontre » (1)
- Henri Le Saux bénédictin qui contribua au dialogue entre le christianisme et l’hindouisme