Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Ascenseur pour le ciel
On sait que le pape Jean XXIII ne manquait pas d’humour. On rapporte ainsi qu’il avait un jour convié une personnalité à déjeuner au Vatican. Afin d’accéder aux appartements pontificaux, le Saint-Père et son hôte devaient emprunter un ascenseur qui n’était pas de la première jeunesse, celui-ci en effet brinquebalait de gauche et de droite avec des bruits inquiétants. Voyant la mine effrayée de son invité, le pape lui dit « vous voyez, cet ascenseur a au moins une vertu, celle d’inciter à la prière ! »
La prière, une porte vers le ciel c’est certain, et si Benoît XVI nous a dit qu’« il est autant de chemins vers Dieu que d’hommes », n’est-ce pas en définitive tout simplement l’acceptation de l’amour que le Seigneur est venu nous offrir qui nous ouvrira les bras de Dieu.
Pour nous aider à cet abandon et nous montrer le chemin, le témoignage des saints, avec leurs forces et leurs faiblesses, nous est précieux. C’est Sainte Thérèse de Lisieux qui, avec sa lucidité et sa simplicité étonnantes, disait « Moi je voudrais trouver un ascenseur pour m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection. »
Si pour tous les saints, comme pour nous tous, le péché a alourdi leur route, au bout du compte la quête de ce Dieu d’amour a été la plus forte. A la question « qu’est-ce qu’un saint, » un enfant a joliment répondu un jour « c’est quelqu’un qui laisse passer la lumière ».
Alors si nous essayons, à notre tour, de laisser passer la lumière à travers nos propres failles, peut-être que le chemin du ciel s’ouvrira pour nous et que nous entendrons quelqu’un nous dire comme ce fut le cas pour le jeune Antoine le 11 février 1818, dans la Dombe, « tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du ciel ».