Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Inquiétude et espérance
Le 11 mai 1865, un grand magasin sur les Grands Boulevards à Paris ouvrait ses portes, un moment important de la capitale ! 155 années plus tard, de nombreuses autres portes vont à nouveau s’ouvrir, à Paris et dans toute la France ! Autre temps, autre événement : c’est le temps du déconfinement qui débute avec tous ses espoirs, ses projets, cette liberté de mouvement qui réapparaît, au printemps.
Mais on sait que le fléau que nous subissons ne s’est pas encore éteint et se posent aujourd’hui de multiples questions sur la manière de vivre désormais avec ce virus. Une inquiétude légitime, sourde, traverse notre esprit ; il est vrai que tant de familles ont été meurtries et portent aujourd’hui des cicatrices qui ne s’effaceront pas de sitôt.
De tout temps l’inquiétude a étreint le cœur de l’homme, rappelons-nous le roi David « Jusques à quand me remplirai-je l’âme d’angoisse, et le chagrin rongera-t-il mon cœur jour et nuit ? » (Psaume 13, 3). Alors, c’est Pierre qui nous invite à nous tourner vers le Seigneur « Rejetez sur lui toute votre inquiétude, parce qu’il se soucie de vous » (1 Pierre 5:7), c’est Paul qui ajoute « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance » (Philippiens 4, 6), c’est Matthieu qui rapporte les propos de Jésus « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine » (Mt 6, 34).
De l’inquiétude à l’espérance il y a un pas qui peut paraître irréalisable lorsque l’on est
dans la peine, le désarroi ou l’interrogation. Mais c’est pourtant bien là, dans l’Espérance, qu’est le bon chemin, celui de l’Evangile. Nous avons un doute, reprenons ce que Paul nous a dit d’Abraham « Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi le père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit : Telle sera ta postérité » (Romains 4, 18)
Oui, « L’inquiétude dans le cœur de l’homme l’accable, mais une bonne parole le réjouit » (Proverbes 12:25). Alors, au cœur de nos nuits terrestres, laissons-nous imprégner de la Bonne Nouvelle et attendons avec confiance l’aurore pour nous réjouir : le Seigneur nous attend qui nous dira, le jour venu, « Vois, j’ai gravé ton nom sur mes paumes ! »