Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Dominus flevit
Le Seigneur pleura
Il est un lieu, au Mont des Oliviers, où Jésus pleura sur Jérusalem lors de son entrée messianique dans la ville sainte, « parce que tu n’as pas reconnu le temps où tu as été visitée » (Luc 19, 41). Les larmes de Jésus révèlent ce refus de l’Homme de croire en sa Parole et à cette paix éternelle qu’il promettait « ils ne tendent que vers les choses de la terre » a écrit Saint Paul aux Philippiens (Ph 3, 19).
De nos jours, une chapelle, en forme de larme, rappelle cette triste étape du Christ face à la vieille ville de Jérusalem où il va affronter les souffrances de la mort pour le salut des hommes.
Peut-être le Christ pleure-t-il encore aujourd’hui sur ces hommes que nous sommes et qui, poussés par un désir ni suffisamment réfléchi ni suffisamment contrôlé de développement de la création, ont fini par perdre de vue le vrai sens de la vie. Coupées de Dieu, les décisions humaines sont, dans bien des cas, parties à la dérive, que ce soit dans le domaine du respect du corps humain, la recherche d’un profit toujours plus grand, une notion mal comprise de la liberté qui pousse chacun à faire ce qu’il veut, la quête de bonheurs artificiels dont on connaît les souffrances…chacun sera à même d’ajouter d’autres exemples…
Mais, heureusement, après la Passion il y a la Résurrection, et c’est bien cela qu’il faut garder dans le cœur et dans l’esprit. Déjà aujourd’hui, plus nombreux qu’on ne le pense sont ceux qui discernent, qui s’efforcent de bâtir leur vie sur le roc, qui expriment leurs talents et leur générosité, qui chantent, qui prient !
Alors, si la période actuelle est délicate, douloureuse pour beaucoup d’entre nous, si l’inquiétude ou l’angoisse nous saisit, pensons bien que ce carême nous conduit à travers la Passion à une vie éternelle où il n’y a plus ni deuil, ni larme (Apocalypse 21, 4) !