Vendredi dans l’octave
Si seuls les yeux de la foi nous font discerner la présence du Christ, seuls les yeux de la charité nous font nous plonger dans l’eau du monde pour aller le servir. Mais pour rejoindre le Christ ressuscité dans la Patrie céleste, la seule foi ne suffira pas sinon une foi agissante par la charité.
Saint Pierre et saint Jean représentent dans cet évangile ces deux vocations que nous trouvons dans l’Eglise et qui permettent, à elles deux, de faire en sorte que le filet rempli de toutes les nations évangélisées ne se rompe jamais. Les deux vocations d’action et de contemplation sont ainsi invitées au sein d’une même barque dans le clair obscure de la foi à rejoindre les rivages de l’éternité où nous attend le Seigneur en vue de nous faire partager le repas des noces de l’Agneau.
Sainte Parole : Rappelons-nous les deux pêches que les disciples accomplissent sur l’ordre du Seigneur. L’une a lieu avant la Passion, l’autre après sa résurrection. Ces deux pêches représentent l’Eglise tout entière, l’Eglise actuelle, et l’Eglise telle qu’elle sera à la résurrection des morts. Maintenant elle renferme une multitude innombrable : des bons et des mauvais. Après la résurrection, elle sera composée d’un nombre déterminé de membres, des bons exclusivement ». (Saint Augustin)
« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-14)
Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
Jésus leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
Jésus leur dit :
« Apportez donc de ces poissons
que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
Jésus s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.
C’était la troisième fois
que Jésus ressuscité d’entre les morts
se manifestait à ses disciples.
– Acclamons la Parole de Dieu.