Dimanche 10 mars 2024
4ème dimanche de Carême (Laetare)
Au bord des fleuves de Babylone… (Psaume 137)
« …nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion…» une tristesse et une nostalgie bien légitimes pour le peuple juif déporté à Babylone. Un exil qui durera environ 70 années avant un retour joyeux à Jérusalem « Quand le Seigneur ramena les captifs de Sion, nous étions comme en rêve » (Ps 126).
Ce mot exil, la période actuelle ne l’a malheureusement pas jeté au fossé : en effet, quel regard portons-nous en vérité sur toutes ces populations qui, pour tenter simplement de vivre ou de survivre, se lancent sur des routes longues et dangereuses, quel regard portons-nous sur ceux qui nous entourent et ne partagent pas exactement notre façon de vivre et de penser, quel regard portons-nous sur nous-même, sans nous cacher, quel regard portons-nous sur notre Eglise et sur le Christ, Lui qui nous aime et nous attend, le jour venu ?
Il y a des exils physiques, toujours douloureux, il y a aussi des exils psychologiques invisibles mais tout aussi bouleversants. Être loin des siens est déchirant, être loin de soi est cruel, être loin du Seigneur est d’une tristesse indicible. C’est pourtant auprès de Lui, en effet, que les souffrances du quotidien peuvent être portées « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos » (Mt 11, 28).
Oui, le Christ est la seule Source qui peut étancher nos soifs de chaque jour. Elles sont nombreuses et lourdes parfois, nous le savons, alors ne laissons pas passer cette main tendue, saisissons-là, elle est ouverte à tout instant vers chacun de nous, la joie durable est là « Tu ouvres ta main, et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie » (Ps 145, 16).
Et comme les exilés de retour de Babylone, nous pourrons dire « alors notre bouche s’emplit de rire et nos lèvres de chansons ».
Bonne montée vers Pâques !
Jean-François Balmary, diacre