Dimanche 22 novembre 2020
Solennité du Christ, Roi de l'Univers
La Vie !
Sur une porte fermée, sur un site internet, sur une affiche barrée, pour une retraite, pour une conférence ou une fête… à longueur de journée, nous lisons cette phrase « Annulé pour cause de Covid ».
‘Annulé’ vient du latin Ad-nullare, anéantir. Le mot est fort ! Laisserons-nous le Covid anéantir nos vies toutes entières ? Après deux confinements, quelques milliers de dépressions et une crise socio-économique sans précédent, nous sentons bien qu’il doit y avoir une limite à la dévitalisation de notre quotidien. Je n’entends pas apporter toutes les réponses pour mettre en œuvre cette revitalisation mais il me semble que malgré le risque sérieux qu’il représente, ce virus ne doit pas nous retirer la joie de la relation. Le psalmiste s’exclame « Ah ! oui vraiment qu’il est bon de vivre ensemble en frères » (Ps132) et aucun d’entre nous ne peut se passer de l’autre car « nul n’est une île ».
Il ne s’agit pas de prendre des risques inconsidérés, ce qui serait bien égoïste, mais plutôt de chercher à conserver malgré cette épreuve la joie de vivre, et de partager le bonheur d’être en vie.
Lorsque je réalise que cela fera bientôt 9 mois que je n’ai plus serré une main ou lu un sourire sur les lèvres d’un passant, quelque chose se révolte en moi et crie le refus d’une existence sans vie. Car exister sans vivre est bien ce qui nous guette. Pier Giorgio Frassati aurait dit « vivoter au lieu de VIVRE ».
Pour trouver l’issue salvifique ouverte par le Christ au travers de sa mort, peut-être nous faut-il méditer à nouveau le leitmotiv d’Anne Dauphine Julliand « il faut ajouter de la vie aux jours quand on ne peut plus ajouter des jours à la vie » et comme le public dans l’arène crier le pouce levé : La VIE !
Belle fête du Christ Roi et Haut les cœurs !
Père Alexandre +