Dimanche 24 mars 2024
Dimanche des Rameaux et de la Passion
De l’entrée royale à l’exécution et l’exclusion hors de la ville
La liturgie des rameaux nous fait assister à deux processions. L’une pleine d’enthousiasme et l’autre tragique. Dans la première, Jésus est acclamé comme « Fils de David…qui vient au nom du Seigneur ». Dans la deuxième, la procession de la passion, l’accueil triomphal se transforme en délires de haines que signe une condamnation à mort après un procès monté de toutes pièces. C’est la dualité de la réponse que l’homme donne à Dieu à travers l’histoire. Parfois nous lui permettons d’entrer chez nous, parfois, nous le rejetons violemment hors de nos vies.
Et pourtant Dieu n’a pas changé son dessein bienveillant de sauver l’humanité. C’est pourquoi crier avec solennité hosannah en ce dimanche devrait nous ramener aux trois dimensions concrètes de notre foi : la conviction qui nous fait reconnaître notre faiblesse et notre fragilité, la certitude que Dieu peut tout et la confiance qu’il veut et vient nous aider.
Même en tant que fils de Dieu (confessé par le centurion romain à la fin du récit de Marc), Jésus identifié au Serviteur souffrant d’Isaïe nous montre l’attitude juste au sein même de la persécution et des malheurs humains les plus dramatiques. Par sa fidélité et son témoignage, il indique que seules la confiance inaltérable, l’écoute de la parole du Père et la certitude de la victoire permettent de braver l’opposition, les humiliations et la persécution.
Au cœur de nos tragédies existentielles, suivre Jésus et chercher à l’imiter donne de redécouvrir la joie d’un amour donné jusqu’au bout. Seul cet amour peut faire exploser de l’intérieur la souffrance et la mort afin d’en faire un lieu de passage.
Au seuil de la célébration des saints mystères de notre rédemption et de notre salut, avec Jésus, le messie crucifié, prenons la ferme résolution de traverser la mort qui est à l’œuvre dans nos vies pour nous laisser entraîner vers la vie qui nous est proposée. C’est ainsi que Hosannah comme cri d’appel au salut de Dieu, peut nous conduire véritablement à Pâques.
Père Gratien Decadjevi