Dimanche 13 décembre 2020
3ème dimanche de l'Avent
« T’es qui toi » ?
Voilà une question qui pourrait être tout droit sortie d’une cour de récréation ! L’homme est en règle générale curieux, d’un livre ou d’un film qui vient de sortir et dont on parle, de ce qui se passe derrière le mur et qui semble mystérieux, de quelqu’un qui fait l’objet de conversations et dont on aimerait apprécier soi-même qui il est et ce qu’il représente…
Mais « On ne force pas une curiosité, on l’éveille » (Daniel Pennac). Oui, la curiosité s’éveille, c’est bien ce qui se passe à Béthanie, au-delà du Jourdain dans l’Evangile de ce jour : cet homme qui baptise, et dont on ne sait trop qui il est vraiment, intrigue, amène à interroger, à s’interroger. C’est bien ce que font les hommes de l’époque.
Jean-Baptiste fait ici la trace vers le Seigneur, il occupe peut-être à ce moment une grande partie de l’espace mais sans jamais empiéter sur le terrain de Celui qui vient. Il ne cherche pas à ce que les gens s’attachent à lui, simplement il éveille à sa venue. Comme il nous est parfois difficile, lorsque nous sommes convaincus de quelque chose, de trouver l’équilibre entre le témoignage juste et l’imposition aux autres, « témoigner avec assurance » sans pour autant envahir tout l’espace ! C’est bien ce que fait Jean le Baptiste, il est et reste à sa place tout en découvrant l’horizon « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert…mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas …et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »
A la suite de cet homme du désert, alors que Noël approche, prenons à notre tour le relais du témoignage et prions afin qu'il nous soit donné, quand nous ouvrons la bouche, « de faire connaître hardiment le mystère de l'Evangile » (Eph 6, 19).
Jean-François Balmary, diacre