Dimanche 27 juin 2021
13ème dimanche du Temps ordinaire
Dieu, les vacances et la re-création
Bientôt, ce sera la fin de l’année scolaire et la séparation estivale. Pour nombre de chanceux, c’est l’occasion de s’échapper un peu, de prendre un peu de repos : se ressourcer, se recréer. Quoi de mieux, pour cela, que le contact avec la nature, avec la Création : nous sommes alors réenracinés, réajustés par rapport à notre univers et le dessein de Dieu pour nous.
Les experts de la science écologique ont souvent un discours cataclysmique, encore cette semaine. Si nous voulons agir pour notre Création, sachons d’abord nous en réjouir, la goûter, en rendre grâce, l’aimer. Depuis les débuts de la crise écologique, dans les années 1960, la Bible est accusée d'en être l'une des causes, par la place centrale de l'homme dans la Création qui y est annoncée. Mais dans la Création, l'homme est appelé à être un bon maître, au service de la vie, avec sagesse. C'est lorsque l'homme se prend lui-même pour un dieu, c'est lorsque l'homme oublie Dieu, qu'il devient un maître tyrannique.
C'est l'incohérence profonde de notre temps d'avoir un fort souci écologique et en même temps d'encourager l'artificialisation de notre environnement : que tout ne soit fait que de main d'homme, plutôt que de la main de Dieu. La médicalisation de toute notre existence, de la naissance à la mort en passant par la procréation, en est un symbole puissant, et nous l’avons particulièrement vécu depuis 18 mois. Profitons de cet été pour redécouvrir la bonté de notre corps, en contact avec la nature, pouvoir (enfin !) respirer à pleins poumons, pouvoir – si possible – embrasser nos proches. Retrouvons la gratuité et la bonté de notre être, corps et âme.
A l'aube de l'urbanisation de notre civilisation européenne, Dieu a suscité saint François d'Assise, comme exemple de pauvreté, de radicale dépendance à Dieu, d'amoureux de la Création. Suivons ce chemin évangélique de « sobriété heureuse ». La réconciliation avec notre Terre, avec nous-même et entre nous passe par notre réconciliation avec Dieu, notre Créateur.
Abbé Florian Pignault