Dimanche 3 octobre 2021
27ème dimanche du Temps ordinaire
« Qu’avez-vous fait de la maison de mon Père ?
Cette interrogation de Jésus devant les marchands du Temple, nous la laissons parvenir jusqu’à nous en ces jours où nous nous préparons à recevoir le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE).
Y a-t-il des mots assez forts pour exprimer la honte des membres de l’Eglise devant les actes abominables de ceux qui auraient dû transmettre l’amour de Dieu ? Y a-t-il des mots assez forts pour exprimer la douleur des victimes dont la vie a été définitivement bouleversée par ces violences subies ? Enfin, y a-t-il des mots assez forts pour exprimer notre sidération devant le silence de ceux qui savaient ou la lenteur de ceux qui auraient pu changer les choses ?
A ces trois interrogations, la réponse est : non, il n’y a pas de mots assez forts. « L’Église a laissé prévaloir la logique institutionnelle, la logique mondaine. Elle a, ici, trahi sa raison d’être, elle dont la vocation est d’être là pour les plus faibles, elle qui dit agir et prendre la parole « au nom des plus petits » (audition d’Erwan Le Morhedec).
Certes, l’Eglise n’est pas le lieu principal où des violences sexuelles sont commises (famille, club de sport, école…), cependant, nous devons considérer qu’un seul acte d’abus commis par un représentant de l’Eglise est pire qu’un blasphème (le Pape le compare à une ‘messe noire’)… La triple responsabilité pénale, morale et spirituelle doit être considérée. Le rapport de la CIASE nous y aidera.
Ainsi l’Eglise, c’est-à-dire vous et moi, désire tout faire pour rendre justice aux victimes et panser les blessures. « Il faut purger l’abcès » disait Mgr Aupetit. En mai dernier, les évêques ont annoncé une série de mesures et d’initiatives en lien avec les victimes. D’autres viendront certainement ces prochaines semaines, vous en serez informés.
Ne perdons pas courage, ne perdons pas confiance et demandons la force d’affronter la vérité.
Père Alexandre +