Dimanche 27 mars 2022
4ème dimanche de Carême
« Ouvrir les yeux » (Jn 9,1-41)
« Look up ! ». Voilà le mot d’ordre des dernières marches pour le climat. L’enjeu : regarder la réalité en face, percevoir les signes de la crise écologique, et susciter un changement de mode de vie. Un lointain écho de l’Evangile que nous entendrons dimanche pour le 2e scrutin des catéchumènes.
« Je ne sais qu’une chose : j’étais aveugle et à présent je vois ». Voilà un fait concret, un événement décisif. Rien d’éclatant pourtant dans ce signe. Ni légions d’anges ni éclairs, juste un peu de boue et de salive. Pour ne pas nous éblouir ou nous fasciner, Jésus renonce aux manifestations spectaculaires comme aux preuves irréfutables. La foi suppose en effet une adhésion libre et intérieure. Elle ne peut s’imposer à nous de l’extérieur, comme une vérité mathématique.
La diversité des réactions témoigne de l’insuffisance du signe pour convaincre. Les uns vont tout quitter pour se mettre à la suite du Fils de Dieu. Les aveugles voient. Les autres vont se réfugier derrière leur soi-disant savoir et s’enfermer dans d’interminables questionnements. Ils ont des yeux mais ne voient pas…
La question du Christ ne souffre pourtant pas de demi-réponse. Crois-tu au Fils de l’homme, oui ou non ? « Tu le vois, c’est lui qui te parle » aujourd’hui dans les lectures de la messe. C’est lui qui se livre entre tes mains dans l’Eucharistie. C’est lui qui t’accueille dans les bras de l’Eglise. C’est lui qui appelle les catéchumènes avec qui tu chemines vers Pâques. Autant de signes humbles et discrets au milieu du vacarme de ce monde.
Ouvrons les yeux sur la présence agissante du Christ. Levons les yeux (look up !) vers la lumière du monde. Ne soyons pas ces pharisiens aveuglés par de fausses certitudes. Alors nous pourrons regarder la réalité en face, et affronter les défis de ce siècle dans la foi, l’espérance et la charité.
Maxime Lefebvre, séminariste