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Homélie du 2e Dimanche de l’Avent année C.
Contexte : démission Mgr Aupetit
En ce 2e dimanche de l’Avent, la Parole de Dieu nous invite à nous défaire de la tristesse du passé pour nous habiller de la joie de Dieu. Souvenons-nous que le Pape François nous a exhorté à de nombreuses reprises sur ce thème en nous demandant de ne pas nous laisser voler la joie de l’Evangile.
Il faut reconnaitre qu’en ce moment, les ‘voleurs de joie’ sont nombreux et plutôt doués ! Les attaques sont nombreuses et assez efficaces. Pourtant, les lectures du jour sont remplies des mots de Joie, Fête et réjouissances après l’épreuve.
Depuis quelques semaines, j’essaie de prêcher sur l’espérance. Car nous en avons tous besoin en ces temps troublés…Mais pour nous conduire à l’espérance, il ne faut pas occulter le présent.
Alors sans langue de buis, que pouvons-nous dire sur les derniers évènements de notre diocèse : la semaine dernière sortait un article du Point à charge contre l’archevêque. Il accusait l’archevêque d’une mauvaise gestion humaine dans les prises de décision en évoquant St-Merry, St-Jean de Passy et le départ fracassant de deux vicaires généraux. A la fin de cet article, le journaliste évoque une histoire de mail compromettant qui ferait mention d’une histoire entre Michel Aupetit et une femme en 2012. Fin de l’article.
A propos de cette dernière accusation, quelques jours après, l’archevêque nie toute relation contraire à son engagement du célibat.
Jeudi dernier, l’archevêque ne donne pas sa démission mais remet sa charge entre les mains du Pape, donnant ainsi la possibilité au Pape de confirmer l’archevêque dans sa charge ou de la lui retirer. Deux jours plus tard, le Pape François retire avec une rapidité déconcertante la charge d’archevêque de Paris à Mgr Aupetit. C’est Mgr Georges Pontier, évêque émérite de Marseille qui est nommé administrateur par le Pape, c’est-à-dire qu’il prend la direction du diocèse jusqu’à ce que l’on nomme un nouvel archevêque de Paris. Cela prendra sans doute plusieurs mois.
- Des questions demeurent : d’où vient l’article, ou pour le dire autrement, qui a voulu et orchestré la publication de cet article ?
- Pourquoi remettre sa charge après un simple article de presse ?
- Pourquoi une acceptation si rapide de la part du Pape ?
- Cet article a-t-il révélé des difficultés dont le Pape avait déjà entendu parler ?
- Les divisions reflétées dans cet article rendaient t’elles la gouvernance du diocèse désormais impossible selon le Pape ?
Beaucoup de choses restent à éclaircir dans cette triste affaire. Je n’ai malheureusement aucun élément de plus que vous sur le sujet.
« Partout où il y a des hommes, il y a de l’hommerie » dit on… c’est bien triste surtout dans notre Eglise qui n’a pas besoin de tout cela, elle qui est Sainte mais en effet remplie de pécheurs…
Depuis que l’homme est homme et que Dieu a fait alliance avec lui, l’histoire se répète : l’homme s’éloigne de Dieu, il s’enfonce dans son péché puis il réalise que le péché ne rend pas heureux, alors il crie vers Dieu. Et Dieu patiente parfois, il patiente parce qu’il veut faire comprendre à l’Homme que sans Lui nous ne pouvons Rien ! Que sans Lui, nous ne sommes Rien ! Il attend que cette idée fasse son chemin en nous afin que nous le désirions de tout notre être et pas seulement comme une roue de secours ou un détail de notre vie.
Mais ne perdons pas confiance, Dieu nous entend et Dieu se souvient de nous ! Oui, « Dieu se souvient ». Cette phrase est écrite telle qu’elle dans la première lecture et sous une autre forme, celle d’un prénom, dans l’Evangile. En effet, Zacharie signifie Dieu se souvient ou Dieu fait mémoire. Or Zacharie engendre toujours Iohannan Jean, c’est-à-dire Dieu fait grâce. Quand Dieu se souviens de son peuple assoiffé, il fait toujours grâce… Mais le temps entre la demande de l’Homme et la réponse de Dieu est nécessaire… C’est le temps de la purification sans laquelle il n’y a pas de véritable joie évangélique.
Je termine en vous racontant une histoire vraie.
Un Missionnaire des MEP est envoyé en Asie, il commence à avoir une belle communauté. Le chaman est jaloux car il perd des adeptes et les gens ne croient plus aux esprits de la forêt et du vent. Mais un jour, une grande sècheresse arrive. Le sorcier propose au prêtre un accord : nous prierons pendant 3 jours chacun à notre tour pour qu’il y ait de la pluie et nous verrons bien qui est le vrai Dieu.
Le prêtre accepte, il commence mais rien ne se passe le 3e jour. Le chaman prie et voici que le 3e jour, la pluie se met à tomber. Catastrophe pour le prêtre qui perdit presque tous ses fidèles. Mais l’histoire continue, le prêtre décide de rester au village et de continuer à y vivre sa foi avec les 2 ou 3 fidèles qui étaient restés. Célébrant la messe, pratiquant leur foi et demeurant de bon voisins ils sont appréciés au village. Année après année, devant la fidélité de ces quelques personnes, devant leur bonté et leur foi, la communauté grandit à nouveau. Sans miracle, sans bruit, mais simplement par l’amour du prochain et la fidélité à leurs engagements, ces chrétiens ont témoigné d’un Dieu qui est fidèle au-delà des épreuve et l’église s’est remplie à nouveau.
« Celui qui aura tenu bon jusqu’à la fin, celui la sera sauvé ».
Amen