Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Fatigués
Aujourd’hui, on le voit bien notre monde est fatigué ! Il a couru depuis des décennies sans trop savoir d’ailleurs où il allait mais tout le monde courait, alors on a couru comme les autres ! Mais voilà que la terre est en train de s’arrêter, non de tourner heureusement, par la faute d’un seul virus et nous voici face à nous-même !
La fatigue tombe lourdement sur les épaules. Celle des personnels de santé qui font des merveilles, jour et nuit sans désemparer, une fatigue, tant physique que psychologique, qui se lit sur leur visage, celle ensuite de tous ceux qui assurent avec courage les services publics et les commerces essentiels, enfin la nôtre, celle des confinés, qui respectons légitimement, les consignes de nos autorités. On imagine la fatigue des parents qui doivent, sans inquiéter, apprendre à leurs enfants à vivre cette période hors-norme ; les journées doivent être longues et on comprend la fatigue qui s’installe.
Et nous chrétiens, sommes-nous fatigués de croire ? Avant le début de l’épidémie, on aurait pu le penser : toutes ces questions sur l’Eglise, avec ses manquements humains et ses limites, les commentaires pas toujours bienveillants sur nos pasteurs, le Saint Père compris malheureusement, les interrogations sur Jésus, les doutes sur la Résurrection…on sentait bien une forme de lassitude. Mais aujourd’hui, l’absence de messe, de sacrement, de vie d’Eglise en fait, nous fait-elle peut-être prendre conscience de la « chance » que nous avons de vivre la Bonne Nouvelle en Eglise. L’Evangile, avec son exigence certes mais surtout l’amour qu’il révèle, est bien la source du bonheur éternel.
Aujourd’hui si nous sommes las, rappelons-nous les paroles du prophète Isaïe (Is 40, 28-31) « Le Seigneur est le Dieu de toujours…Il donne de la force à celui qui est fatigué, Et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance…ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles ; Ils courent, et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent point. »