Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Eternité
Le pape Léon XIII (pape de 1878 à 1903) fêtait un jour son anniversaire, porté au milieu de la foule de la Place St Pierre sur la sedia gestatoria, l’ancêtre portatif de la papamobile. Au milieu des acclamations, le Saint-Père entendit soudain deux romaines lui lancer « Puissiez-vous vivre cent ans ! ». Léon XIII se leva d’un bond et répliqua « Mes filles, pourquoi limiter les bontés de la Providence ? »
C’est vrai, pourquoi cent ans seulement…il y a en effet bien mieux dans la Bible : Moïse 120 ans (Deutéronome 34, 7), Abraham 175 ans (Genèse 25, 7), Noé 950 ans (Genèse 9, 29) et que dire de Mathusalem aves ses 969 ans (Genèse 5, 27) dont le nom est devenu synonyme de longévité « vieux comme Mathusalem »…petites joueuses alors, ou bien ces chaleureuses fidèles étaient-elles de vraies biblistes et avaient-elles peut-être en tête les paroles du psalmiste « Le temps de nos années, quelque soixante-dix ans, quatre-vingts, pour les plus vigoureux » (Psaume 89, 10) ? De 80 à 100 ans, 20 ans donc qu’elles laissaient peut-être ainsi généreusement comme marge de progression au Souverain pontife !
La question du temps qui passe, voilà un débat vraiment terrestre, compréhensible et légitime. Mais pourquoi en fait nous limiter à un temps tel que nous le concevons, Pierre ne nous a-t-il pas dit, dans sa deuxième épître, que pour le Seigneur « un seul jour est comme mille ans et mille ans sont comme un seul jour (2 Pierre 3, 8). Voilà qui change radicalement notre approche de la question.
Et puis surtout, le Christ n’est-il pas venu nous sauver et nous appeler à l’éternité ? Dieu est éternel, et il a mis au coeur de l’homme la pensée de l’éternité (Ec 3.11). « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt » (Jean 11, 25).
Alors les yeux fixés sur Jésus-Christ, préparons-nous paisiblement, en confiance, à vivre un amour éternel et « Veillons car nous ne savons ni le jour, ni l’heure » (Matthieu 24, 36)