Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Sortie
Voilà, nos autorités viennent de rendre public leur plan de déconfinement. S’il apparaît complexe, c’est que la situation l’est particulièrement ; on mesure, dans des cas comme celui-là, le poids des décisions à prendre…répondre au mieux à l’intérêt général. Alors, comme en matière de football où il y a autant de sélectionneurs que de supporters de l’Equipe de France, ici chacun exprime son opinion, au risque parfois de rendre inaudibles certains propos pleins de bon sens !
Nous allons donc sortir en ordre dispersé, non pas comme ces « irréductibles gaulois dont le village a résisté à l’envahisseur », mais selon un processus qui sera fonction de l’évolution de la situation sanitaire dans les prochains jours et semaines sur chaque territoire.
Qu’en est-il de notre foi ? On peut bien sûr comprendre le souci, légitime, de nos responsables d’éviter une deuxième vague de contamination. Mais en même temps, on peut regretter qu’un dialogue constructif entre l’Eglise et l’Exécutif n’ait pu permettre de trouver un terrain d’entente qui aurait autorisé, dans le plus strict respect des consignes sanitaires, la reprise de célébrations à compter du 11 mai ! On relèvera en effet que les médiathèques, les bibliothèques, les petits musées ouvriront bien leurs portes, eux, le 11 mai. Quelle place aujourd’hui est laissée à la nourriture spirituelle ?
Et puis notre foi nous rappelle que, dans la Bible, les sorties on connait : c’est la sortie de l’Arche (Genèse 8, 15-22) « Dieu parla à Noé et lui dit : Sors de l’arche, toi et, avec toi, ta femme, tes fils et les femmes de tes fils…et tous les animaux »…c’est l’épisode de la sortie d’Égypte des hébreux qui constitue le point de départ de l’histoire du peuple d’Israël, c’est le retour de Babylone au psaume 125 « Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve ! Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie… »
Il reste à souhaiter que cette épidémie, grâce aux efforts gigantesques déployés ici et là à travers le monde, ait la bonne idée de s’éteindre au plus tôt ; nous avons tous une responsabilité face à elle, à chacun de la déterminer. Si l’on est un peu déboussolé, voici la prière de Thomas Merton (1915-1968), moine cistercien-trappiste américain à l’Abbaye de Gethsémani (Kentucky) « Seigneur mon Dieu, je ne sais pas où je vais et je Te ferai donc toujours confiance »