Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Mystère
Le mystère a toujours attiré l’homme. Pour s’en convaincre, il suffit de relever tous les livres ou albums de bandes dessinées qui, dans leur titre, portent le mot « mystère ».
En voici juste quelques-uns : Le Mystère de la Chambre Jaune de Gaston Leroux, les Mystères de Paris d’Eugène Sue, l’Etoile Mystérieuse, dans les aventures de Tintin d’Hergé, le Mystère de GrosBois, aventure de la fameuse Patrouille des Castors de Mitacq et Charlier…et bien d’autres.
Ce qui apparaît a priori non explicable, ce qui déconcerte, ce qui nécessite la mise en route sur un chemin dont on ne connait bien ni les contours, ni l’objectif, voilà qui invite à la recherche et met en route tant le corps que l’esprit. Oui, l’homme est attiré par ce qu’il ne saisit pas d’emblée ; l’aventure de la recherche et de la découverte est un aimant puissant.
Pour nous, chrétiens, le mystère est au cœur de notre foi, ne parlons-nous pas en effet des Mystères sacrés. On utilise le mot mystère pour évoquer ce qui est secret ou caché, une vérité inaccessible à la raison, mais que Dieu donne à connaître en se révélant. Le mystère ne signifie pas que la foi et les vérités de foi sont contraires à l’intelligence et à la raison, mais qu’elles vont bien au-delà. Entrer dans la plénitude des mystères nécessite une disposition intérieure d’accueil au don gratuit de Dieu.
Le cardinal Suhard, ancien archevêque de Paris, a écrit « qu’être un témoin implique d’être un mystère vivant. Cela veut dire vivre de telle façon que notre vie n’aurait aucun sens si Dieu n’existait pas. »
Et si, tandis que nous montons vers Pâques, nous tentions d’être chacun un mystère vivant ; peut-être alors ceux que nous croisons au quotidien seraient-ils ainsi déconcertés et amenés à rechercher ce qui est au cœur de leur vie.