Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Urbi et orbi
Quelle image saisissante, le vendredi 27 mars 2020 au soir, que ce Saint-Père à la démarche hésitante donnant sa bénédiction Urbi et Orbi, à la ville et au monde, et l’indulgence plénière, sur une place St Pierre déserte !
Le ciel était au diapason de la situation actuelle de notre monde, sombre, avec ces trombes d’eau qui balayaient le dallage devant les colonnes du Bernin, comme autant de larmes ruisselant sur le visage dévasté par la douleur du Crucifix de l’église de San Marcello al Corso, en face de l’icône de la Salus Populi Romani, que le Pape était allé vénérer le dimanche 15 mars pour invoquer la fin de la pandémie.
En face de cette silhouette blanche au milieu de cette grande place de Rome, personne de visible, et pourtant combien d’hommes et de femmes ont ce soir-là participé à cette prière fervente, unis dans la douleur et l’espérance.
Les mots, puissants, du souverain pontife ont ainsi résonné aux quatre coins de la terre, « D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes ; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage…Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade », il est temps de se « réorienter ».
Ici, comme ailleurs, si c’est l’heure de l’action sur le plan sanitaire, cela doit être aussi celle du début de la réflexion sur « l’après. »
Prions pour le pape François qui porte notre Eglise, notre Mère !
« On ne peut avoir Dieu pour Père si l’on n’a pas l’Eglise pour Mère » St Cyprien
Et si, tandis que nous montons vers Pâques, nous tentions d’être chacun un mystère vivant ; peut-être alors ceux que nous croisons au quotidien seraient-ils ainsi déconcertés et amenés à rechercher ce qui est au cœur de leur vie.