Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Extrêmes
Dans les situations exceptionnelles, comme celle d’aujourd’hui, on sait que les extrêmes se découvrent. Le bien et le mal s’affrontent, combat ancien et toujours d’actualité. En ce printemps 2020, un tout petit virus a suffi pour libérer des forces obscures et dans le même temps générer des sommes de beauté inouïes !
Pas de jour sans apprendre que des masques de protection ont été volés dans les hôpitaux et des respirateurs dérobés, le tout pour être revendus, des personnels soignants dont les voisins demandent leur déménagement de crainte d’être contaminés, des voitures d’infirmiers fracturés…la liste est longue, le malin se déchaîne.
Mais St Paul l’a bien écrit dans sa Lettre aux Romains « Là où le péché a abondé, la grâce de Dieu a surabondé 1 » (Romains 5-20). De fait ici, la fraternité s’est mise à l’œuvre avec une puissance formidable : il y a les applaudissements au balcon à 20h, en ville, de tous ceux qui sont confinés et expriment leur soutien au monde médical, des voisins qui s’ignoraient jusqu’alors qui se parlent et s’entraident au sein des immeubles ou d’une maison à une autre, des personnes âgées à qui l’on apporte le ravitaillement, des personnes qui se téléphonent régulièrement pour maintenir ce lien précieux qu’est le partage…L’attention à l’autre devient une réalité, souvent par des petits gestes qui passent pour la plupart inaperçus mais qui sont autant de marques d’espérance et d’avancée vers Dieu « Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites » (Matthieu 25, 40).
Par notre vocation baptismale où que nous soyons, demeurons ainsi des vecteurs de paix, d’amour et de charité.