Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Danse
Le temps passe, les événements aussi, succession de joies, de souffrances, d’émerveillement, d’inquiétudes, de bonheurs, de louange, de reconnaissance, la vie en somme avec ses ténèbres et ses lumières.
L’Ecclésiaste le dit bien, il y a « un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser » (Ecclésiaste 3, 4). Pour l’heure, nous sommes au temps des douleurs et il faut y faire droit.
Lorsque sera venu le moment où l’on pourra dire que la crise sanitaire est derrière nous, que le déconfinement sera bien levé, on s’imagine déjà les retrouvailles, le bonheur partagé cette fois vraiment ensemble, la fête pourra alors pleinement s’exprimer !
Le corps retrouvera une vraie liberté de mouvement, la danse en sera sûrement l’un des symboles. Serait-ce pour cela, comme l’aurait dit un enfant du catéchisme, que « les papes sont allés à Avignon pour danser, car à Rome c’était interdit » ?
Et l’esprit, va-t-il alors danser lui aussi, va-t-il savoir ce jour-là, tout en gardant au fond de lui la gravité des heures passées, dire sa reconnaissance au Seigneur « Alors les jeunes filles se réjouiront à la danse, Les jeunes hommes et les vieillards se réjouiront aussi ; je changerai leur deuil en allégresse, et je les consolerai; je leur donnerai de la joie après leurs chagrins » (Jérémie 31:13)
Passer l’heure présente, c’est déjà dans bien des cas, notamment les hôpitaux ou les Ehpad, un véritable exploit. Prenons-les dans nos prières. Viendra plus tard l’heure de la danse, nous la vivrons à plein, une beauté « mystère qui danse et chante dans le temps et l’au-delà du temps ! » (Jean d’Ormesson)